Démarche synodale : n’ayons pas peur !
« pour une Eglise synodale – communion, participation, mission »
Notre Église s’est lancée dans une démarche synodale inédite. Dans le contexte actuel, cette démarche fait naitre de grandes espérances chez certains, des doutes ou des craintes chez d’autres. A ceux-là, je voudrais dire : n’ayez pas peur ! Marchons ensemble et laissons-nous guider par l’Esprit Saint !
Pourquoi une telle démarche synodale ?
La mission d’évangéliser est confiée par le Seigneur à l’Église tout entière. Si les ministres ordonnés ont un rôle particulier à jouer, les fidèles sont également concernés […] Une certaine synodalité existe déjà, permettant une belle collaboration entre les différents états de vie. Il faut maintenant aller plus loin afin que l’Église s’appuie davantage sur les dons que Dieu lui fait : les dons charismatiques comme les dons hiérarchiques. […]
Comment vivre cette démarche dans le diocèse de Lyon ?
Dans le récit d’Emmaüs (Lc 24), on voit comment Jésus fait route avec les disciples et se met à leur écoute. […] Jésus aurait pu tout de suite leur dire la vérité. Mais il préfère les laisser exprimer ce qui habite leur cœur. […] Cette écoute respectueuse laisse place à un dialogue au cours duquel Jésus les renvoie à l’Écriture. La Parole de Dieu doit avoir une place centrale dans l’expérience synodale. L’échange les conduit ensuite à une expérience spirituelle qui les touche au cœur (v32). La route parcourue ensemble les introduit finalement au cœur du mystère pascal qui est le lieu de toute vraie croissance spirituelle. Leurs yeux s’ouvrent. La marche avec Jésus les a déplacés, transformés. Ils sont passés de la tristesse à la joie, de la non-foi à la foi, du découragement à l’élan missionnaire.
Cela doit être aussi le but de nos rencontres synodales. Il ne s’agit pas simplement de changer nos procédures ou nos structures, mais de vivre une expérience spirituelle qui nous transforme. […] Nous pourrons ainsi, à l’image de ce que vivaient les premiers chrétiens (cf. Ac 15,1-35), promouvoir une culture de la rencontre (v 2.6), de l’écoute mutuelle (v 7-21) et du discernement en vue d’un commun accord (v 22-29). Dans un tel processus, ce n’est pas la majorité qui a raison, mais l’Esprit Saint !
Nos rencontres ne doivent pas craindre la diversité des opinions ou les désaccords. Toujours dans Ac 15, il y a une vraie controverse. Mais celle-ci sera dépassée. Non seulement parce qu’on va s’écouter et dialoguer, mais aussi parce que la perspective est clairement l’évangélisation. Sans cela, la discussion serait vaine. […]
Chers frères et sœurs, je vous encourage à vous lancer dans cette aventure synodale. Les réticences peuvent se comprendre […]. Mais l’Esprit Saint, lui, sait où il veut nous mener. Si nous nous appuyons sur nos seules forces, nous ne pourrons pas relever les défis qui se présentent à nous dans ce monde en pleine mutation. Mais si nous nous appuyons sur l’Esprit Saint, sa puissance agira dans notre faiblesse et nous pourrons rendre grâce pour la façon dont Dieu a « ouvert aux païens la porte de la foi » (Ac 14,27).
Lyon, le 6 janvier 2022
+ Olivier de Germay
Archevêque de Lyon